STRESS CHRONIQUE, MÉMOIRE ET CONCENTRATION : une équation invisible mais puissante
- cabinetcpas

- 4 juin
- 2 min de lecture
Magazine n°4 - "Santé Mentale CPAS" - Juin 2025
Tu oublies des choses simples ? Tu perds le fil d’une conversation ? Tu luttes pour te concentrer, même sur des tâches familières ?Ces signes peuvent ne pas être dus à un manque d’organisation ou de motivation, mais à une exposition prolongée au stress chronique.
Contrairement au stress ponctuel – qui peut être stimulant – le stress chronique agit comme un brouillard mental durable, qui affecte directement le fonctionnement du cerveau, en particulier les zones impliquées dans la mémoire, la concentration et la clarté mentale.
Ce que dit la neuroscience
Quand tu es exposé(e) à un stress répété (pression professionnelle, charge mentale, conflits constants, insécurité financière…), ton cerveau s’adapte. Mais parfois, il s’épuise.
Voici ce qui se passe à l’intérieur :
1. Le cortisol à long terme fatigue les neurones
Le cortisol, hormone du stress, en excès prolongé, endommage l’hippocampe, la région du cerveau qui stocke les souvenirs et organise l’information dans le temps.
Résultat : tu peux avoir du mal à apprendre, à mémoriser, ou à rappeler une info simple.
2. La surcharge cognitive perturbe l’attention
Le stress active l’amygdale, qui prend le dessus sur le cortex préfrontal, siège de la concentration, de la planification et du raisonnement.
Tu peux avoir du mal à te concentrer, être distrait(e) facilement, ou passer d’une tâche à l’autre sans les finir.
3. Le cerveau se met en “mode survie”
Sous stress chronique, le système nerveux reste en hypervigilance, ce qui bloque l’accès aux fonctions supérieures.
Résultat : tu es mentalement "plein(e)", même sans en faire trop.
Comment y remédier au quotidien ?
La bonne nouvelle : la plasticité cérébrale permet de réparer et de rééquilibrer ces circuits. Voici des pistes concrètes, simples, à intégrer dans le quotidien :
1. Ralentir la machine mentale
Respiration consciente (3-6-3 ou cohérence cardiaque) 3 à 5 minutes par jour
Micro-pauses régulières (5 minutes sans écran toutes les 90 minutes)
Routine de décompression en fin de journée (balade, musique douce, douche chaude)
2. Renforcer les zones cognitives fatiguées
Jeux cognitifs doux : mots croisés, memory, puzzles
Lire quelques pages d’un livre papier tous les jours
Apprendre quelque chose de nouveau par plaisir (langue, instrument, cuisine…)
3. Soigner le sommeil
Se coucher à heure régulière
Éviter les écrans 1h avant de dormir
Utiliser la visualisation guidée pour apaiser le mental avant le coucher
4. Exprimer ce que l’on retient trop
Écrire chaque soir 3 idées, pensées ou choses vécues (décharge cognitive)
Parler à un(e) professionnel(le) pour sortir de l’isolement psychique
Souviens-toi : ton cerveau n’est pas “défaillant” — il est surchargé.
Il a besoin de sécurité, de temps, de douceur. La récupération cognitive est possible, mais elle demande de revenir à soi régulièrement, et d'installer des rituels qui aident ton système nerveux à redescendre en pression.













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