TROUBLE DE STRESS POST-TRAUMATIQUE (TSPT) : Ce que le cerveau vit après un choc, et comment il peut guérir
- cabinetcpas

- 4 juin
- 2 min de lecture
Magazine n°4 - "Santé Mentale CPAS" - Juin 2025
Certaines expériences bouleversent profondément notre équilibre : accident, agression, deuil violent, violence conjugale, abandon soudain, catastrophe naturelle… Lorsqu’un choc psychologique dépasse nos capacités d’adaptation, il peut laisser une trace profonde dans le cerveau : c’est ce que l’on appelle le trouble de stress post-traumatique (TSPT).
Quand le passé reste présent
Le TSPT n’est pas "être trop sensible" ou "incapable de tourner la page". C’est un mécanisme neurobiologique de survie qui s’est figé.
Après un traumatisme, certaines personnes développent :
des flashbacks (revivre la scène comme si elle se produisait à nouveau)
une hypervigilance constante (état d’alerte élevé, tensions, insomnie)
des cauchemars récurrents
une anesthésie émotionnelle (détachement, perte d’intérêt)
des évitements (lieux, personnes, conversations liées au trauma)
Le cerveau agit comme si le danger était toujours là, même si l’événement est passé.
Ce que vit le cerveau traumatisé
Sous l'effet du choc, le système nerveux entre en mode "survie" :
L’amygdale (centre d’alerte émotionnelle) devient hyperactive.
L’hippocampe (qui structure les souvenirs dans le temps) peut être altéré, rendant flous les repères de "c’est du passé".
Le cortex préfrontal (raison, inhibition) est souvent mis en retrait : l’émotion prend le dessus, le raisonnement recule.
C’est ainsi que des stimuli mineurs (bruit, odeur, mot) peuvent réactiver la mémoire traumatique comme si tout recommençait.
Traumatisme simple vs traumatisme complexe
Le TSPT classique survient après un événement unique (accident, agression).
Le TSPT complexe (ou trauma développemental) résulte d’expositions prolongées : violences répétées, insécurité chronique, abus dans l’enfance…Il est souvent plus diffus, plus difficile à verbaliser, mais tout aussi douloureux.
Comment le cerveau peut guérir
Bonne nouvelle : la plasticité cérébrale permet une réorganisation des circuits neuronaux, même après un traumatisme.
Les approches thérapeutiques les plus efficaces sont :
TCC (thérapies cognitivo-comportementales)
Recommandées en première intention pour le TSPT, elles aident à :
Identifier et remettre en question les pensées traumatiques persistantes
Travailler sur l’exposition graduée aux souvenirs ou situations évitées
Réduire les comportements d’évitement et d’hypervigilance
Les TCC apportent des outils concrets, structurés et progressifs pour retrouver un sentiment de contrôle.
EMDR (désensibilisation par mouvements oculaires)Permet de retraiter les souvenirs bloqués dans la mémoire émotionnelle et de "débloquer" les circuits neuronaux traumatiques.
Régulation neurophysiologique Par la pleine conscience, la cohérence cardiaque, la respiration ou encore l’activation du nerf vague, pour apaiser le système nerveux autonome.
Traitement médicamenteux (sous avis médical) Peut être dans certains cas temporairement utile pour soulager anxiété, troubles du sommeil ou dépression secondaire.
Être entendu, sans être jugé
Le TSPT isole, mais il ne définit pas une personne. Il est une réponse normale à une situation anormale.
Le plus puissant levier de guérison reste une relation thérapeutique stable, empathique, sécurisante, où la personne peut raconter, comprendre, puis reconstruire.
"Sortir du TSPT n’est pas oublier. C’est apprendre à se sentir à nouveau en sécurité, dans son corps, ses pensées et ses relations."













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