NEUROPLASTICITÉ : comment nos comportements transforment le cerveau

Magazine n°9 - " Santé mentale CPAS" - Novembre 2025

Le cerveau, un organe en mouvement permanent

Longtemps, on a cru que le cerveau adulte était figé, incapable de se modifier. Les découvertes en neurosciences ont bouleversé cette idée : le cerveau est plastique, c’est-à-dire qu’il se réorganise tout au long de la vie. Chaque expérience, chaque apprentissage, chaque émotion laisse une trace durable dans nos circuits neuronaux.

Autrement dit : ce que nous faisons chaque jour façonne notre cerveau.

Comment fonctionne la neuroplasticité

Le cerveau communique grâce à des milliards de neurones reliés par des connexions appelées synapses. Lorsqu’un comportement ou une pensée se répète, ces connexions se renforcent — c’est le principe du “neurons that fire together, wire together” (“les neurones qui s’activent ensemble se connectent ensemble”).

Inversement, lorsqu’un schéma de pensée ou une habitude n’est plus utilisée, ces connexions s’affaiblissent. C’est ce mécanisme qui permet de désapprendre des comportements inadaptés et d’en construire de nouveaux.

Ce que cela change pour la santé mentale

La neuroplasticité montre que le changement est toujours possible, même après un traumatisme, une dépression ou un trouble anxieux. Le cerveau n’est pas figé par la souffrance : il peut se réparer, se réorganiser, se renforcer. Chaque effort de régulation émotionnelle, chaque stratégie d’adaptation ou de pensée positive vient reprogrammer les circuits neuronaux.

Les TCC : un entraînement du cerveau

Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) s’appuient directement sur la neuroplasticité. Elles permettent de :

• Identifier les pensées automatiques négatives qui entretiennent la détresse.

• Les remplacer par des pensées plus adaptées et réalistes.

• Mettre en place des comportements nouveaux qui envoient au cerveau de nouveaux signaux.

  
  

Chaque exposition réussie, chaque restructuration cognitive, chaque exercice de relaxation crée de nouvelles connexions neuronales et apaise les circuits de la peur ou du stress.

Le pouvoir de l’habitude

Nos habitudes sculptent littéralement notre cerveau.

• La pleine conscience développe les zones liées à la régulation émotionnelle.

• L’empathie renforce les circuits du lien social.

• L’activité physique stimule la neurogenèse (création de nouveaux neurones).

• Les pensées constructives réactivent les réseaux de la motivation et du plaisir.

En changeant nos comportements, nous changeons notre biologie.

Conclusion

La neuroplasticité est une formidable nouvelle :elle nous rappelle que le cerveau apprend, évolue et guérit tout au long de la vie. Chaque geste, chaque pensée, chaque émotion consciente peut devenir un levier de transformation.

“Changer nos habitudes, c’est sculpter notre cerveau.”