DÉPENDANCE AFFECTIVE : quand aimer devient une souffrance
- cabinetcpas

- 30 avr.
- 2 min de lecture
Magazine n°3 - "Santé Mentale CPAS" - Mai 2025
Aimer, c’est naturel. Mais lorsque l’amour devient besoin vital, que l’autre devient notre seul repère, notre seule source de valeur et de sécurité, on ne parle plus d’amour… mais de dépendance affective.
Souvent invisibilisée, parfois confondue avec la passion ou la sensibilité, cette forme de dépendance est pourtant source de souffrance intense et de répétitions relationnelles toxiques.
C’est quoi la dépendance affective ?
La dépendance affective désigne un besoin excessif d’être aimé, reconnu ou validé par l’autre, souvent au prix de son propre bien-être. Elle s’accompagne de peur du rejet, d’angoisse d’abandon, de comportements fusionnels ou de soumission émotionnelle.
Elle peut se manifester par :
Une difficulté à être seul ou célibataire
Un besoin constant de rassurance ou de présence
Une tendance à s’oublier pour plaire ou ne pas décevoir
Des relations déséquilibrées ou toxiques, mais impossibles à quitter
Des crises de jalousie, d’hypercontrôle ou de désespoir à la moindre distance
Aux origines : attachement et blessures d’enfance
Les racines de la dépendance affective sont souvent profondes :
Un attachement insécure (anxieux ou ambivalent) dans l’enfance
Des carences affectives précoces, où l’enfant a appris que l’amour était conditionnel ou incertain
Un manque d’estime de soi, parfois renforcé par des relations antérieures douloureuses
Ces expériences construisent une croyance implicite : “Je ne vaux quelque chose que si je suis aimé(e)”.
Ce que montrent les neurosciences
Le système d’attachement active des zones spécifiques du cerveau : l’insula, l’amygdale, le système dopaminergique. En cas de dépendance affective :
L’attente ou la présence de l’autre active le circuit de la récompense, comme une addiction
L’absence ou la distance active les circuits du manque, du stress et de la douleur émotionnelle
Cela explique pourquoi certaines personnes vivent une séparation comme un manque physique, avec anxiété, crises de larmes, impulsivité, troubles du sommeil, etc.
Les TCC pour retrouver l’autonomie émotionnelle
Les Thérapies Cognitivo-Comportementales proposent des outils concrets pour :
Identifier les pensées automatiques liées à la peur du rejet (“Je ne suis rien sans lui/elle”, “Je ne mérite pas d’être aimé(e)”)
Travailler l’estime de soi et la validation interne
Apprendre à réguler les émotions sans dépendre de l’autre
Mettre en place des comportements d’autonomie (temps seul, prise de décision, expression des besoins)
Explorer les schémas relationnels précoces pour en sortir (TCC de 3e vague ou schémathérapie)
Vers un amour plus libre et plus sain
On peut aimer profondément sans dépendre émotionnellement
Il est possible de réparer son attachement, même adulte
L’autonomie affective n’est pas l’indifférence : c’est choisir l’autre sans se perdre
Se faire accompagner permet de rompre les cycles répétitifs, et de construire des relations plus équilibrées
À retenir
La dépendance affective est une stratégie de survie relationnelle, mais elle peut être transformée
Elle touche aussi bien les hommes que les femmes, quel que soit l’âge
Les TCC, associées aux neurosciences et à l’auto-compassion, permettent une réelle évolution intérieure
En travaillant sur soi, on devient capable d’aimer sans souffrir, et de s’épanouir seul ou accompagné.
“S’aimer soi-même, c’est offrir à l’autre un amour libre, solide et vivant.”













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