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ADDICTION A L'ALCOOL : un piège silencieux, une issue possible


Magazine n°3 - "Santé Mentale CPAS" - Mai 2025


L’alcool fait partie de la culture, des célébrations, des moments de détente… Mais il peut aussi devenir une dépendance insidieuse, transformant un plaisir en besoin irrépressible, au prix de la santé physique, mentale et sociale.

Comment se développe l’addiction ? Pourquoi est-elle si difficile à surmonter ? Et surtout, comment en sortir ?



Usage, abus, dépendance : de quoi parle-t-on ?


L’addiction à l’alcool ne se résume pas à “boire beaucoup”. C’est un trouble du contrôle de la consommation, avec une perte de liberté face au produit.

Selon les critères du DSM-5, le trouble de l’usage d’alcool est caractérisé par au moins 2 critères parmi 11, comme :


  • La consommation plus importante ou plus longue que prévu

  • Le désir persistant de réduire sans y parvenir

  • La tolérance (besoin de boire plus pour le même effet)

  • Les symptômes de sevrage (tremblements, anxiété, irritabilité…)

  • L’impact sur le travail, la famille, la santé


Il s’agit d’un trouble progressif, qui peut évoluer de l’usage à risque à la dépendance sévère.



Un hijacking du cerveau


L’alcool agit directement sur les systèmes dopaminergiques du cerveau, en particulier le circuit de la récompense. Il provoque une libération massive de dopamine, entraînant une sensation de plaisir, de désinhibition ou de soulagement.


Avec le temps :

  • Le cerveau s’adapte, en réduisant la production naturelle de dopamine

  • Le plaisir diminue, mais le besoin augmente : c’est le phénomène de tolérance

  • Le manque devient source de détresse, et la consommation vise à éviter le malaise, non plus à obtenir du plaisir


Cette boucle conditionne le comportement, souvent à l’insu de la personne, par apprentissage neurobiologique.



Les TCC pour sortir de l’addiction


Les Thérapies Cognitivo-Comportementales sont aujourd’hui l’un des outils les plus efficaces dans la prise en charge des addictions, notamment à l’alcool.


Elles reposent sur plusieurs axes :

  • Identifier les déclencheurs internes (émotions, pensées) et externes (lieux, personnes, contextes)

  • Désamorcer les automatismes cognitifs : “Je le mérite”, “Ça va m’aider à dormir”, “Je gère”

  • Renforcer les compétences d’auto-contrôle : gestion des envies, affirmation de soi, régulation émotionnelle

  • Travailler sur le sens de l’abstinence ou de la réduction, en lien avec les valeurs personnelles

  • Renforcer la motivation au changement (entretien motivationnel)


Les neurosciences appuient cette approche : grâce à la neuroplasticité, le cerveau peut réapprendre de nouveaux schémas, plus fonctionnels.



Vers un mieux-être durable


  • Reconnaître le trouble n’est pas une faiblesse : c’est le premier pas vers le changement

  • Un accompagnement multidisciplinaire (thérapeute, médecin, addictologue) est souvent nécessaire

  • Des rechutes peuvent survenir : elles ne sont pas un échec, mais une partie du processus d’apprentissage

  • La récupération est possible, et elle transforme en profondeur la qualité de vie



À retenir


  • L’addiction est un trouble cérébral d’apprentissage et de régulation émotionnelle

  • Le sevrage physique est court, mais le travail psychologique est essentiel pour prévenir les rechutes

  • Les TCC, associées à des techniques issues des neurosciences (pleine conscience, cohérence cardiaque…), offrent des solutions concrètes et durables

  • Le changement est possible à tout âge, même après des années de dépendance



    “On ne choisit pas l’addiction.

    Mais on peut choisir de s’en libérer.”


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