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DEPRESSION LEGERE : quand le mal-être s’installe doucement

Dernière mise à jour : 1 mai


Magazine n°3 - "Santé Mentale CPAS" - Mai 2025


On pense souvent que la dépression se manifeste par un effondrement brutal, des larmes ou une incapacité à se lever le matin. Pourtant, il existe des formes plus silencieuses, plus discrètes mais bien réelles, comme la dépression légère. Elle passe parfois inaperçue… y compris pour la personne qui en souffre.



Une réalité clinique sous-estimée


Selon les critères du DSM-5 (manuel diagnostique des troubles mentaux), un épisode dépressif léger se caractérise par la présence d'au moins deux à trois symptômes dépressifs majeurs, durant au minimum deux semaines, sans entraîner une altération sévère du fonctionnement quotidien.


Parmi les symptômes les plus fréquents :


  • Une humeur triste ou une perte d’élan vital

  • Une fatigue chronique, même sans surmenage

  • Une diminution du plaisir (anhédonie)

  • Une baisse de motivation, parfois confondue avec de la paresse

  • Des troubles du sommeil, de l’appétit ou de la concentration

  • Un sentiment diffus de culpabilité ou de dévalorisation


La personne continue généralement à “fonctionner”, mais tout lui demande plus d’effort, comme si tout était un peu en sourdine.



Ce que disent les neurosciences


La dépression, même légère, correspond à un déséquilibre des systèmes neurochimiques dans le cerveau, notamment :

  • La sérotonine, impliquée dans l’humeur

  • La dopamine, liée à la motivation et au plaisir

  • La noradrénaline, qui intervient dans la vigilance


On observe aussi une hyperactivité de l’amygdale (gestion de la peur et du stress) et une hypoactivité du cortex préfrontal, qui régule les émotions.

Ces déséquilibres modifient la manière dont la personne perçoit le monde, renforçant les pensées négatives et la sensation d’être dépassée.



Les TCC : une approche validée scientifiquement


Les Thérapies Cognitivo-Comportementales (TCC) sont aujourd’hui l’une des approches les plus efficaces pour les dépressions légères à modérées. Elles s’appuient sur des protocoles fondés sur des preuves et sur les mécanismes d’apprentissage du cerveau.


Les objectifs :

  • Modifier les pensées automatiques négatives : "Je ne suis pas à la hauteur", "Ça ne sert à rien"

  • Réactiver des comportements source de plaisir ou de sens

  • Travailler sur l’auto-bienveillance et la gestion émotionnelle

  • Renforcer la capacité à résoudre les problèmes du quotidien


Ces outils permettent de réduire les symptômes tout en augmentant la résilience psychologique.



Conseils pratiques pour aller mieux


  • S’auto-observer avec bienveillance : noter ses humeurs, son énergie, ses pensées récurrentes

  • Planifier des micro-actions agréables : musique, marche, échange humain, lecture

  • Créer une routine de récupération : sommeil, rythme alimentaire, temps sans écran

  • Demander de l’aide professionnelle : un accompagnement précoce permet souvent d’éviter l’aggravation



À retenir

  • La dépression légère n’est ni anodine, ni une question de volonté

  • Elle touche autant les étudiants, les parents, les cadres, les aidants

  • C’est une opportunité d’agir tôt, pour éviter l’installation de schémas chroniques

  • Les TCC sont une approche pragmatique, courte et efficace, soutenue par les neurosciences


“Ce n’est pas parce que ça ne se voit pas que ce n’est pas sérieux. Mieux vaut agir quand la lumière baisse… plutôt qu’attendre qu’elle s’éteigne.”

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