DEPRESSION LEGERE : quand le mal-être s’installe doucement
- cabinetcpas

- 30 avr.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 1 mai
Magazine n°3 - "Santé Mentale CPAS" - Mai 2025
On pense souvent que la dépression se manifeste par un effondrement brutal, des larmes ou une incapacité à se lever le matin. Pourtant, il existe des formes plus silencieuses, plus discrètes mais bien réelles, comme la dépression légère. Elle passe parfois inaperçue… y compris pour la personne qui en souffre.
Une réalité clinique sous-estimée
Selon les critères du DSM-5 (manuel diagnostique des troubles mentaux), un épisode dépressif léger se caractérise par la présence d'au moins deux à trois symptômes dépressifs majeurs, durant au minimum deux semaines, sans entraîner une altération sévère du fonctionnement quotidien.
Parmi les symptômes les plus fréquents :
Une humeur triste ou une perte d’élan vital
Une fatigue chronique, même sans surmenage
Une diminution du plaisir (anhédonie)
Une baisse de motivation, parfois confondue avec de la paresse
Des troubles du sommeil, de l’appétit ou de la concentration
Un sentiment diffus de culpabilité ou de dévalorisation
La personne continue généralement à “fonctionner”, mais tout lui demande plus d’effort, comme si tout était un peu en sourdine.
Ce que disent les neurosciences
La dépression, même légère, correspond à un déséquilibre des systèmes neurochimiques dans le cerveau, notamment :
La sérotonine, impliquée dans l’humeur
La dopamine, liée à la motivation et au plaisir
La noradrénaline, qui intervient dans la vigilance
On observe aussi une hyperactivité de l’amygdale (gestion de la peur et du stress) et une hypoactivité du cortex préfrontal, qui régule les émotions.
Ces déséquilibres modifient la manière dont la personne perçoit le monde, renforçant les pensées négatives et la sensation d’être dépassée.
Les TCC : une approche validée scientifiquement
Les Thérapies Cognitivo-Comportementales (TCC) sont aujourd’hui l’une des approches les plus efficaces pour les dépressions légères à modérées. Elles s’appuient sur des protocoles fondés sur des preuves et sur les mécanismes d’apprentissage du cerveau.
Les objectifs :
Modifier les pensées automatiques négatives : "Je ne suis pas à la hauteur", "Ça ne sert à rien"
Réactiver des comportements source de plaisir ou de sens
Travailler sur l’auto-bienveillance et la gestion émotionnelle
Renforcer la capacité à résoudre les problèmes du quotidien
Ces outils permettent de réduire les symptômes tout en augmentant la résilience psychologique.
Conseils pratiques pour aller mieux
S’auto-observer avec bienveillance : noter ses humeurs, son énergie, ses pensées récurrentes
Planifier des micro-actions agréables : musique, marche, échange humain, lecture
Créer une routine de récupération : sommeil, rythme alimentaire, temps sans écran
Demander de l’aide professionnelle : un accompagnement précoce permet souvent d’éviter l’aggravation
À retenir
La dépression légère n’est ni anodine, ni une question de volonté
Elle touche autant les étudiants, les parents, les cadres, les aidants…
C’est une opportunité d’agir tôt, pour éviter l’installation de schémas chroniques
Les TCC sont une approche pragmatique, courte et efficace, soutenue par les neurosciences
“Ce n’est pas parce que ça ne se voit pas que ce n’est pas sérieux. Mieux vaut agir quand la lumière baisse… plutôt qu’attendre qu’elle s’éteigne.”













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